La France compte désormais plus de 4 millions de télétravailleurs réguliers. Télétravail, coworking en tiers lieux…, le travail à distance gagne du terrain dans le Tarn. Quels sont les avantages et les inconvénients de ce nouveau mode d’organisation ? Quels sont les espaces pour travailler ?
Interview de Pascal Rassat du cabinet CITICA
Comment expliquez-vous cet essor du cowoking et du télétravail ?
Il existe plusieurs facteurs. Tout d’abord, le développement du haut débit et des technologies de la mobilité (smartphones, cloud…) a constitué un terreau favorable. Ensuite, le cadre juridique s’est clarifié en 2012 avec les lois Warsman et Sauvadet. La première introduit le télétravail dans le code du Travail et la seconde l’officialise pour le secteur public. Les questions de mobilité et les difficultés de circulation autour des bassins d’emploi aux heures de pointe ont aussi, sans doute, constitué un facteur encourageant. Enfin, on a constaté une augmentation des signatures d’accords dans les grandes entreprises en 2009 lors de la crise pandémique (H1N1).
Quelle est la situation en Midi-Pyrénées ?
Midi-Pyrénées est historiquement une région particulièrement active en matière de création de tiers-lieux. Il en existe aujourd’hui une quarantaine, télécentres ou espaces de coworking. Les entreprises ont aussi lancé des expérimentations. On peut citer : Thales Alenia Space, Berger Levrault dans le privé ; la DREAL Midi-Pyrénées, Pôle Emploi dans le secteur public. La liste est loin d’être exhaustive.
Quels sont les avantages pour les entreprises et les salariés ?
Le télétravail permet une vraie relation gagnant / gagnant pour les deux parties. Les salariés cherchent généralement à limiter leurs trajets et travailler dans un plus grand confort. Le télétravail permet aussi un gain substantiel en pouvoir d’achat. Les avantages pour les entreprises sont aussi nombreux : on constate une augmentation de la productivité pour les télétravailleurs. Celle-ci s’explique facilement : le télétravail permet une plus grande concentration qu’au bureau et le salarié travaille plus vite. Au-delà, le télétravail a aussi un impact positif par exemple sur l’autonomie du salarié, mais aussi sur les questions de stress au travail.
Quelques recommandations pour sa mise en oeuvre…
Le télétravail doit d’abord s’appuyer sur un double volontariat : celui du salarié et de son encadrant. Cela nécessite aussi qu’une relation de confiance se soit installée entre les deux parties. En France, on parle de télétravail pendulaire, c’est-à-dire pratiqué sur une alternance entre le bureau classique et le lieu de télétravail. Généralement la base est de 1 à 3 jours en télétravail et le reste du temps au bureau. Le télétravail peut permettre d’envisager autrement le travail en adaptant notamment le mode d’organisation du service, en optimisant les réunions de préparation en amont et aussi en revoyant, pour l’encadrant, ses méthodes d’évaluation.